Bikepacking VTT des Pyrénées à la Picardie.
Récit d'aventure de Renaud Oberti
Enfin un petit retour de ces congés d’août après avoir vu passer quelques pub et messages d'encouragement, notamment sur la page du Club Vtt Senlisien. Ils ont un peu commencé comme ça : Message du chef : "Hé bé, Renaud, ta un paquet de CP ! Tu ne sais pas quoi faire au mois d’août ? Prend trois semaines !" et de répondre : "Yeeeep de la boulette chef !"
Il ne restait plus qu'a trouver un truc à faire. Avion, pas avion ? Route ou VTT ? Bref, trêve de suspense, ça sera un train pour Lourdes, avec le Grade9, genre 6 kilos de matos entre de quoi dormir, se laver se changer, et pour le reste je verrais bien. L'objectif étant quand même de rentrer en Picardie.
Je commençais ce voyage par une pause (haha). Effectivement un pèlerinage personnel dans la vallée du Louron, à Adervielle, chez des amis qui tiennent un camping. Au passage je conseil vivement l'endroit à ceux qui cherche de bons spot de rando et du calme. Cette petite liaison de 70km depuis Lourdes me permis de tester l'harnachement du matériel et son équilibrage, mais également un aperçu de mes capacités physiques à franchir des cols en vtt en emportant cette charge, avec le col d'Aspin comme amuse bouche.
Puis deux jours passant il est temps de prendre la route direction l'Espagne. Première épreuve, passer la frontière. J'aurais pu prendre la route au plus "simple", mais c’était avant que l'on me raconte qu'il existait un ancien chemin allant jusqu’à un glacier, pour une certaine impératrice de Luchon qui aimait déguster des glaces l'été. Ce chemin permis également à des types fuyant le régime de Franco de s’évader des galères et de trouver asile en France. Ce passage c'est le port de Venasque. Bref ces histoires m'ont bien plus et je décide de rejoindre le coté espagnole par là. Après un col aux pourcentages de malade me voila aux hospices de france, dernier ravito possible avant de quitter la France. Et c'est en prenant mes sandwich que je commence à discuter avec les locaux qui me déconseillent de passer par la voie "normale". Ils me donnent des indications pour rejoindre un haut plateaux plus roulable. Je le regretterais car au final je me suis perdu, j'ai pas mal jardiné, porté, et poussé, pour ne pas aller jusqu'aux 2400m d'altitude. Surtout qu'en croisant des randonneurs ils ont eux vu descendre des vélos le matin. Qui peux descendre peux monter! (nan ?)
Mis à part ça les points de vu de ce port de Venasque sont absolument splendides. Malgré les douleurs en poussant le vélo, je vous jure que ça donne la banane. J'aurais perdu pas mal de temps dans cette histoire, et je remercie les supers marcheurs en photo ci joint qui m'ont donné leurs reste de provisions, cela m'a permis de grignoter sur la fin du parcours ! Fin d’ascension en portage, suivis d'une descente en poussage ! Effectivement le chemin (enfin le toboggan d'herbe) de l'autre coté de la frontière n'est pas tout de suite praticable en vélo, mais me voila en Espagne !!! Il me faut juste trouver un camping où passer la nuit.
Et vous savez où je suis tombé ? Sur une des pistes de DH de Val d'Aran !! Impossible donc de ne pas reprendre le vélo pour faire quelques descentes avec mes rencontres VTTiste de la soirée ! Puis maintenant il faut vadrouiller dans les Pyrénées, direction l'est, direction Perpignan. J'ai trouvé une trace sur **Utagawa** d'un gars qui c'est amusé à tracer cette traversée sur carte avant de l'utiliser avec ses potes, il ne s'agit donc pas d'une trace enregistrée, mais le travaille est remarquable. Vous pouvez vous lancer sans soucis, cependant, attention, il y a quelques portages, quelques portion ultra chaudes techniquement, et surtout avec les bagages ! Mais les points de vus sont incroyable, les GR empruntés tout autant ... bref du bonheur.
Le principe est généralement le suivant, vous commencez par monter un col par la route , puis vous continuez à grimper au delà de la route, pour passer dans la vallée suivante par le sommet, et en redescendant en VTT. Il y a parfois quelques exceptions avec des ascensions uniquement en vtt, ou alors des liaisons par la route, mais cela n'est pas plus mal pour la recup' !
Donc bref maintenant il faut rouler, et s'habituer au format de "l’épreuve". A savoir de longues montées, souvent dans des no man's land, avec des villages ou des sources d'eau pour se ravitailler à des distances aléatoire. Il faut anticiper et faire des réserves si vous ne voulez pas faire la manche quand vous avez la chance de croiser du monde sur les chemins! A plusieurs reprise je me suis retrouvé à borner avec la faim ou la soif. Notamment un soir en arrivant dans le parc naturel de l'alt Pirineu où j'ai dû non seulement bivouaquer (ca c'est cool) mais aussi frapper à la tente de marcheurs pour qu'ils me donnent des amandes grillées car je n'avais pas eu le temps de descendre au prochain village avant la nuit. Ou encore dans un col au sud d'Andore à fouiller la mousse pour trouver de l'eau, epic ! Mais on se sent vivant! (Alexandre Robine ;-) ). Et puis c'est en repassant la frontière française à Lamanère, qui a été bien plus facile à franchir ici avec seulement 10 minutes de portage, que je tracerais direction Perpigan.
Apres une pause de 24 heures chez des amis à Canet en rousillon j'ai longé la côte avec pour objectif de remonter le massif central par la désormais incontournable Grande Traversée du Massif Central. Alors là encore, changement complet de décors, et découverte de coin absolument géniaux ! Les causses vous connaissez ? Ba moi j'en suis tombé complètement amoureux, c'est de la folie, c'est beaux, et c'est trop cool pour borner. Vous traversez des pâtures de vaches (avec des vaches), vous traversez des immenses prairie genre steppes mongol, bref c'est beau, et c'est perdu, j'adore. Idem en longeant le Tarn sur un single incroyable et technique à souhait. Cette GTMC est à faire ! Je vous conseille cependant de l’emprunter dans l'autre sens, elle est à mon avis plus faite pour être "descendue" que "montée", surtout au début du parc des Cévennes où la majorités des côtes se sont faites en poussant le vélo tellement elles étaient raides, alors que les descentes étaient trop simples.
Entre rencontres de fou, les histoires, et les panoramas qui vous pousse à rester 20 minutes à prendre des photos et à contempler parce que c'est beau (Soleil et fatigue aidant ... haha) cela coûte du temps ! C'est donc le mercredi, vers Clermont Ferrand, que je prendrais la décision de rentrer en Picardie, en bornant sur route, pour arriver chez moi vers 21h30 le dimanche (le lundi 8h00 au taff fût chaud). Mais voila mission accomplie ! Lourdes, +/- half GR11, Perpignan, GTMC, 3 semaines. Et pressé d’être au prochain trip !!
En espérant vous avoir donné envie de bikepacker !