Ultra Raid de la Meije
Le week-end dernier avait lieu l' Ultra Raid de la Meije. Manu décroche une superbe 2ème place dans sa catégorie et 8ème au général. Son récit de course est presque aussi épique que la course elle-même...
Du grand VTT dans un cadre grandiose !!!
Le 19 septembre dernier avait lieu la 5ème édition de l’Ultra Raid de la Meije (115 km, 5 150 m de dénivelé positif, s’il vous plait).
Que le temps passe vite, je me crois encore si proche de la 1ère édition. Pour la deuxième année consécutive, c’est un cruel dilemme avec le Red Bull Elements de Talloires, une course multidisciplinaire originale par équipe, mais bon l’appel de la Meije l’emporte sans équivoque.
C’est donc le samedi à 6h du matin que le départ est donné pour les quelques 500 participants répartis entre les différentes versions de compétition ou randonnée dans le 2ème cas. Un peu sévère pour ceux qui travaillent jusqu’au vendredi soir… mais ça fait autant de lampes de vélo qui s’élancent depuis Villar d’Arène vers le Lautaret, puis le Galibier et le spectacle est sympa entre les premières lueurs qui commencent à pointer sur la Meije et la fourmilière d’éclairages qui chemine dans la nuit.
Pour ma part le début s’avère assez délicat : pas assez dormi, mangé trop tard et des troubles digestifs qui vont précéder un léger mal de tête… mais ce n’est pas cela qui va m’arrêter, même si je me dis que c’est bien dommage que tout cela m’arrive un jour de course fétiche.
Le coté marrant après le petit portage vers le Galibier, c’est de descendre sur l’entrée savoyarde du tunnel du Galibier en contrebas… La météo est annoncée assez fraîche, et de fait il faut se méfier de certains passages exposés à un petit vent bien frais.
Bon ça va, on a déjà franchi un long passage sur un étroit pont de bois givré et on nous met en garde de l’herbe gelée vers le sommet. S’ensuit une longue descente dans la combe avant d’attaquer la remontée sur le lac des Cerces, le col de la Possonière avec son lac et le grand lac en contre bas.
A ce moment une superbe lumière matinale vient éclairer les herbes déjà dorées des alpages et les différentes crêtes alentours : à cet instant on se dit particulièrement privilégié de vivre cette expérience et on serait bien tenté de faire un petit arrêt photo avec le téléphone obligatoire pour la sécurité : la pomme a bien fait les chose, ça fait un petit moment que je n’ai plus de place pour prendre des photos et l'incroyable spectacle des montagnes au petit jour ne me fera pas ralentir, bien vu. Seuls les promeneurs à pied lourdement armés de reflex et trépied rencontrés sur les chemins immortaliseront l’ambiance.
Descente technique vers le chemin du Roy en balcon sur la vallée en direction de Monnetier les Bains : on retrouve une atmosphère davantage typée « soleil, sud » avant de remonter sur le Lautaret. En plus du ravitaillement classique, les bénévoles nous proposent de lubrifier la transmission, et c’est vrai qu’il faut ménager la monture car le plateau d’Emparis est en vue… à la force du jarret... après quelques traversées de route par les tunnels de cours d’eau.
Les repères et positions se clarifient avec les différents concurrents, notamment par le fait que se déduisent les participants qui auront choisi de bifurquer sur les 70 km. Les chemins sont plus »roulants », mais les rayons de soleil se font assez discrets, je suis donc content de ne pas avoir enlevé trop de couches : l’épreuve est longue et il vaut mieux griller les calories dans l’effort que dans le maintien en température. Une première descente en pif paf rappelle que l’itinéraire va proposer sur la descente vers la Besse un magnifique enchaînement de pif paf, mais attention, l’organisation met l’accent sur le respect des chemins : pas de coupe de virages ou de dérapages qui pourraient dégrader les chemins et compromettre leur utilisation dans les éditions à venir : on n’est pas que des sportifs, mais aussi des verts à vélo.
Avant cette fameuse descente, il faudra encore se farcir un assez long portage. Eh oui…tout se mérite. Un bénévole m’annonce 9 minutes qui me séparent d’un groupe de 3 prédécesseurs : sur le temps total de course, c’est peu, mais ça reste encore un certain écart. La présence alentour de l’ancien vainqueur master 2 va m’aider à trouver les ressources pour finalement retrouver ces 3 compagnons au ravito' de Besse.
Avant cela, dilemme cornélien en fin de cette descente en pif paf. Une bergère accompagne un troupeau de moutons qui bloque le passage: ménager l’humeur de la belle bergère, et essayer de ne pas trop pénaliser le chrono. On est presque dans le scénario de « la chèvre et le choux »… le pire est qu’après la boucle du village de la Besse, on retrouve ce même troupeau en sens inverse : attente obligatoire que les moutons quittent le chemin.
Depuis quelques temps, on peut voir des rapaces, probablement des Gypaètes, tournoyer dans les environs. Décèlent-ils des concurrents fatigués? Ou sont-ils simplement à la recherche de nourriture plus habituelle. En tout cas, là aussi, le spectacle donnerait bien l’occasion de superbes photos.
Devant nous se présente une ascension régulière de 700m positifs, en une traite, avec une pente régulière et une vue sur les concurrents immédiats. Rien de tel pour gérer les positions respectives. Une fois en haut, ce n’est pas encore terminé. Il faut contourner les lacs qui font face à la Meije et les derniers kilomètres se font un peu longs avant la descente finale tandis que le ciel se charge. Une raison de plus d’accélérer le rythme. Il faut quand même maîtriser son enthousiasme. Une grande dalle de pierre sur un virage en épingle me le rappelle : en une fraction de seconde je dois passer d’une situation de cycliste à celle de coureur à pied sur quelques enjambées pour éviter d’embrasser un sol pas très accueillant, et avec une épaule un peu délicate depuis une chute en enduro. Il ne s’agit pas de réveiller les douleurs… De toutes façons l’écart avec mes prédécesseurs n’est pas rattrapable. Il s’agit donc de prendre plaisir et de rester prudent, surtout sur la descente de la chapelle sur un chemin assez aérien en ardoises friables et humides. On aurait vite fait de descendre à une vitesse inattendue.
Et voila, l’arrivée sur la Grave se dessine en belle 8ème place scratch et 2ème place master 2. Une cinquième édition bouclée. Il ne me reste donc plus qu’à retourner me promener vers le lac de poissonnière le lendemain pour faire les photos qui m’on démangé, avec le réflex dans le sac à dos cette fois.
L’ensemble cadre titane et roues artisanales avec jante en carbone auront encore fait leur effet et prouvé leur efficacité et précision. A nouveau, la date de l’Ultra Raid de la Meije, édition 2016 ,est mise de coté.
La video de l'évènement (Manu à 3:44)