Les Chemins du Soleil 2010
15 et 16 mai 2010 : on se serait plutôt cru en février pour cette 8ème édition des « Chemins du Soleil »!!! La 7ème pour moi, mais la 1ère pour Jef’ : Il valait mieux avoir prévu les vêtements d’hiver.
Jef’, c’est mon équipier pour ce raid : Un petit jeune de 60 printemps, inoxydable comme son titane (hélas pas un cadre_titane…), avec un palmarès long comme le bras. Entre autres, X fois champion de Provence, vainqueur de manches de coupe de France, vice-champion du monde masters… Autrement dit, un poids lourd du VTT (55kg tout mouillé) dont la modestie n’a d’égale que la discrétion.
Le pilier de l’équipe, c’est Nathalie qui a assuré l’assistance avec brio, notamment en nous réconfortant avec sa délicieuse soupe maison mais aussi en lavant et huilant nos chers vélos, à une heure du matin par un degré en plein vent, ou encore en nous transférant aux points de départs, ou en nous servant un thé réparateur, etc… Un grand merci, Nathalie, tu es la meilleure !!!
De mon côté, première course de l’année avec seulement 900 bornes au compteur à cause de cette fichue gamelle à Gordes (84) le 28 février dernier : Bassin cassé et trois vertèbres fracturées. Je me suis bien tenu tranquille pendant huit semaines, mais là, je n’en peux plus, il faut réattaquer « en douceur » !!!
Eu égard à mon état physique, notre objectif sera d’être « Finisher », car la tâche est ardue entre Saint-Nazaire le Désert (26) et Gap (05) : Environ 200km et pas loin de 7500m de D+.
Après la nuit de vendredi passée au gîte communal de Brette en compagnie de deux équipes Haut-Alpines, Chorges Vélo Passion (David, Thomas et Virginie) et les impeccables (Fabrice, alias Gros-Gigots, Bruno et Florence) les choses sérieuses commencent avec l’étape Saint-Nazaire/Lus la Croix-Haute : 84km, 2990m / D+
Départ 8h15. Sur la ligne, je reconnais le rire caractéristique de Manu (il y a du cadre_titane dans l’air !), pourtant ça caille ! On s’est alors équipé en conséquence, mais les traversées de gués du début de parcours et le vent cinglant ont tôt fait de nous geler les pieds. On ne roule pas trop vite, car la route est longue, mais malgré cela j’ai du mal à suivre Jef’ (c’est un pur grimpeur) dans les longues bosses. Prends ma roue me dit-il…
6h20’44’’ plus tard, nous arrivons à Lus : Ca n’en finit pas, encore du portage…
Il nous faut une heure pour nous réchauffer. On n’a encore pas vu le soleil… Vite Nathalie, fais nous goûter ton bon potage, pendant que tu t’occupes du cadre_titane et du Rewell !
18h30, c’est l’heure de la méga paëlla : Excellent ! Il faut bien remplir nos batteries avant la très dure étape de nuit. Celles des lampes le sont déjà ! Le vent ne faiblit pas, et la pluie apparaît, ca promet !
21h30, nuit noire, fort vent, pluie glaciale, qu’importe, on est heureux d’être là, bien au chaud sous nos impers ! Mes lampes fonctionnent mieux que mes jambes, mais je m’accroche. Ca monte tout le temps par ici. Tiens, un gué ! Il faut impérativement le franchir, car une balise se trouve juste de l’autre côté. J’ai de l’eau jusqu’aux genoux, elle paraît presque chaude ! L’impression est de courte durée car la pluie tourne rapidement en neige, et les doigts s’engourdissent. La balise n°13 nous impose un bon portage destiné à éviter un secteur de reproduction de tétras lyre : On ne discute pas ! Il neige maintenant comme en plein hiver. La lueur des multiples lampes, sur le sentier enneigé à flanc de montagne bordé d’un grand ravin, nous procure une sensation extraordinaire. On se croirait en expédition dans le Grand-Nord.
Légère panique toutefois pendant quelques minutes aux alentours du col de la Croix, où le vent souffle à plus de 100km/h, sous des trombes de neige et où le balisage nous dirige vers un précipice : Ca fout la trouille !!! « Gros-Gigots » trouve enfin le bon passage et tout le monde est soulagé… Les bénévoles (chapeau à tous) de la balise 16 nous apprennent qu’eu égard aux conditions épouvantables, la nocturne est raccourcie : Nous râlons pour la forme, mais quel soulagement…
3h38mn pour nous et 16ème place : Pas si mal !
Trois bols de soupe de quinoa (miam-miam) plus tard, lavage succinct des pilotes, Nath s’occupe des spads sous la pluie puis 2h30 de sommeil plus tard il faut déjà retourner au charbon : C’est dur la vie de raider !!!
Dimanche 5h30, debout tout le monde !!! Dans ≤ d’heure c’est le départ pour Gap.
Il fait toujours aussi froid : Ca démarre vite, devant. Il nous reste encore 81km et 2700m de D+, alors on décide d’y aller tranquillement. Mon manque de foncier se fait vite sentir, surtout lors des interminables portages des cols de Bécha et Guimpe : J’ai mal partout et suis victime d’une grosse fringale. Jef’ caracole devant pendant que je me requinque comme je peux à l’aide de tubes, barres et boissons diverses. Ca revient enfin ! Nous rattrapons même Manu, alors qu’il a des problèmes de crevaison. Nous le doublerons encore deux fois pour les mêmes raisons : Pas de chance Manu, tu devrais essayer le gaz !!!
Encore un énorme portage à Furmeyer juste avant le dernier ravito : J’en ai de nouveau marre. A l’assistance, Nathalie me remonte le moral ; on nous signale que la montée à Céüse est annulée ! OUFFF. On fait alors le plein de sel : Saucisson, fromage, pâté… Ce n’est pas très diététique, mais quel bien ça nous fait !!!
Une bonne heure plus tard, on voit enfin le clocher de Gap… Quel soulagement !
Au final, nous occupons la 13ème place en 17h50’05’’ pour 200km et 7500m : Pas si mal pour un convalescent, non ? Jef’ est très content de lui et entrevoit déjà un podium pour les « Terres Noires » le 20 juin à Digne…
« Gros-Gigots » et Bruno finissent 12èmes juste devant nous alors que David et Thomas sont seconds : Félicitations ! Trop forts, ces Hauts-Alpins !!!
Félicitations aussi à tous les organisateurs, et surtout à Hervé : Malgré la difficulté de cette édition, il nous tarde déjà 2011 pour remettre ça. N’est-ce pas Jef’ ?