La MB Race : une très belle affiche au tableau…
Ça fait sacrément plaisir de voire de nouvelles courses apparaître, qui plus est, en montagne, et avec de l’ambition clairement affichée.
Avec 4'800 m de dénivelé positif sur les 100 km, on sent que le Mont Blanc est tout proche. Et de fait, pour peu qu’on relève le nez du guidon, on peut fréquemment l’admirer, ainsi que ses montagnes voisines. Mais, l’objectif pour un certain nombre des 650 partants, est le fameux 140 km avec 6'600 m positif…de quoi bien dormir la nuit suivante, car il faut dire qu’avec un départ à 7h trébuchante, la nuit précédente est plutôt écourtée…
Pour ajouter à la dimension de la course, un hélico vient filmer le départ et un certain nombre de kilomètres suivants. On m’avait prévenu avant le départ : « Fais attention aux deux premières descentes, la première est dans les racines et un petit ruisseau y passe, la deuxième est dans les cailloux ». Eh bien effectivement, il ne s’agit pas de descentes reposantes comme on peut imaginer sur de telles distances, il faut être très vigilant et ne pas se laisser embarquer par les racines ou cailloux. D’ailleurs Bjorn m’a appris que Lionel y a laissé une clavicule.
Je lui souhaite un prompt et meilleur rétablissement possible. Un autre copain de VTT, Anthony, en garde aussi des souvenirs quelque peu douloureux…Pour ma part, je profite d’une portion de descente sur la route pour lâcher un peu les freins, et après quelques passages où je me félicitais d’avoir anticipé, je me suis laissé surprendre par la courbure d’un virage un peu caché, d’où une embrassade du talus à l’extérieur, heureusement sans gravité, juste la tête coincée à l’envers entre le talus, et le reste du corps accompagné du vélo…Bah…ce ne sera pas la première fois...
Les panneaux indiquant chaque 10 km se font toujours un peu attendre, d’autant que la chaleur se fait sentir, mais heureusement, les ravitos sont régulièrement disposés avec de sympathiques bénévoles qui se proposent de nous remplir les bidons. J’avais prévu de me limiter aux 50 km du fait de mon mal de dos qui m’a empêché de courrir ces 3 dernières semaines, mais je me sens encore assez frais sur le morceau de plat à l’approche de Sallanches, donc je décide de rempiler. Tout de suite, les raidards de Domancy me rappellent mon manque de compétition.Il faudra bien s’hydrater, sinon les crampes auront le dessus.
Sur un des petits passages de raidard sur route, on passe devant le panneau indiquant qu’Hinault s’était illustré aux championnats du monde sur route il y a quelques années. J’enchaine les passages à pied sur les cotes sévères afin de gérer mon dos et mes crampes naissantes. Au passage de la Cote 2000 à Megève, on m’annonce encore un bon 500 m positif…ça commence à se jouer au moral, et on a beau être au beau milieu des Alpes, ça fait un peu les montagnes russes vers le haut…dur…dur…
Deux couccurents m’ont passé avant le sommet, dont un autre master 2. Mais ça va bientôt basculer vers Praz sur Arly , le passage des 100 km, qui sera pour moi l’arrivée finale. Alors, le master 2 première année, s’il est un peu cuit en montée, il a encore le coup de main en descente.
De fait, je mets 50 secondes à l’un et 3 minutes à l’autre…malgré un petit coup de cul juste avant l’arrivée, où j’ai bien craint de rester planté avec mes crampes comme il y a quelques années sur une arrivée d’étape de Trans Maurienne.
Il faut dire que c’est une descente que je connais de la course « la Ronde Praline », durant laquelle je m’étais bien bataillé avec des copains…et j’avais également fais le trou.
Au final, j’arrive 15 ième scratch des 100 km et 1er master2….pour une reprise.
Les formations orageuses qui se développaient depuis un certain temps, ont fait craindre pour la sécurité des concurents, et après un long moment d’hésitation, la course sera bloquée pour tous aux 100 km, à l’exception de Frederic Fresch et Nicolas Thierrvoz qui sont passé avant cette prise de décision. Il faut dire que les éclairs en montagne, par expérience, ce n’est pas ce qu’il y a de plus rassurant…ça se contrôle moins qu’un feu d’artifice…
